Ce mois-ci, retour sur un article traitant des différentes versions d’un même modèle, après les 104 berline, 205, R5 et Supercinq, au tour du coupé 104. Petite voiture sympathique qui a animé le marché Français pendant plus de dix ans, démarrant dans les années 70 et terminant à la fin des années 80. Une longue carrière qui lui a permis de connaître l’ère du chrome et l’ère du plastique noir, ères auxquelles elle s’est bien sûr adaptée avec de multiples versions que nous allons voir de ce pas.
Coupé (1973-1975)
Le Coupé 104 a été présenté exactement un an après la berline, soit au salon de Paris d’octobre 1973. On peut se poser la question de la pertinence du nom de baptême car lorsqu’on évoque un coupé, on pense plus à une voiture élancée dérivée d’une berline à l’image des 404 et 504 par exemple. Cette dénomination est souvent synonyme de distinction et d’exclusivité, était-ce le message que Peugeot voulait faire passer ? Car, lors de la sortie de la berline, les plus grandes critiques faites, étaient l’intérieur indigent et la présentation pauvre. Avec cette déclinaison, la marque au lion va effectivement chercher à corriger ce défaut en équipant l’habitacle d’un nouveau tableau de bord plus cossu, de sièges avant plus épais et de garnissages plus valorisants. A l’extérieur, ce seront des enjoliveurs plus travaillés et une inédite calandre aux phares rectangulaires, conservée en exclusivité jusqu’en 1976, lorsque le gros restylage de cette année va également en doter les versions hautes de la berline. Côté mécanique, aucun changement, on reprend à l’identique le moteur de 954 cm3 développant 46 ch. DIN permettant de filer à 135 km/h. La différence de taille avec la berline, c’est le cas de le dire, c’est sa longueur de 3,30 m plus courte de 28 cm, donc on peut bien parler de voiture “coupée” ! Enfin, notons la présence d’un hayon encore refusé à la berline à ce moment-là.



ZL 1976-1979, ZR 1979-1982
Au moment où apparaît la version de pointe ZS (voir plus loin), Peugeot rebaptise le coupé en ZL afin d’avoir une cohérence de nomenclature. En réalité, plus qu’une simple modification de nom, il s’agit bien d’un repositionnement vers le bas. La ZL, perd ses enjoliveurs stylés pour de plus simples et les sièges avant s’affinent. En fait, elle se cale sur la finition GL de la berline et devient l’entrée de gamme des coupés. Sa mécanique, quant à elle, reste inchangée.
Pour le millésime 1979, elle va néanmoins reprendre le moteur 1124 cm3 de 57 ch introduit sur la berline GL6 et aura, entre-temps, également bénéficié des pare-chocs noirs (1977) et des gros feux arrière (1978). Au millésime 1980, nouvelle évolution de gamme avec l’introduction de la nomenclature en “R” sur la 104, la ZL devenant ZR avec la possibilité d’opter pour l’option Grand-confort se distinguant entre-autres par ses garnissages de siège en tweed. Le millésime suivant, la puissance redescend à 50 ch. et 1982 sera sa dernière année de commercialisation, avec donc la troisième calandre disponible sur les 104.



ZS 1976-1985, ZS 2 1979
Version phare de la gamme, la ZS marquera les esprits dès sa sortie par sa puissance de 66 ch., supérieure de 20 ch. par rapport au premier coupé, lui octroyant une vitesse de pointe de 155 km/h et un 0 à 100 km/h en 13,5 secondes. Sans être une véritable sportive, elle sera très appréciée par ses propriétaires pour son caractère dynamique et pétillant. Sa présentation flatteuse, avec ses jantes et enjoliveurs de style, appui-têtes, compte-tour, garnissages spécifiques en feront un véritable haut de gamme dans des combinaisons de couleur inexistantes aujourd’hui. Je me souviens bien sûr de la ZS appartenant à la sœur de mon copain de collège Gilles : en âge d’acquérir une voiture, elle avait jeté son dévolu sur un magnifique exemplaire en teinte extérieure Mandarine associée à l’intérieur Moka !
En 1979, la ZS va néanmoins fortement changer et après une apparence luxueuse, elle va résolument prendre le parti de la sportivité tant dans sa présentation générale que dans sa mécanique. Cette dernière passe à 1360 cm3 et 72 ch., la vitesse de pointe grimpe à 159 km/h et le 0 à 100 à 12,1 s. Elle va troquer son habit de bourgeoise contre un revêtement sportif dont les combinaisons de couleur seront moins originales : l’intérieur sera uniformément noir, seulement relevé par des bandes rouges ou bleues, en fonction des teintes extérieures. Ces dernières se conformeront aux habitudes des sportives de l’époque, soit blanc, argent, noir, rouge et bleu Ibis pour la 104. Elle finira sa carrière avec une ultime évolution de 80 ch. associée à une boite 5 vitesses à partir du millésime 1983, moteur partagé avec la Samba, Renault 14 et Visa ! L’arrêt de sa commercialisation sera acté en 1985, entre-temps une certaine 205 GTI était apparue !
Mais entre ces deux ZS, il y eu la ZS2, franchement sportive, car étudiée pour être homologuée en groupe 2. Son moteur de 1360 cm3 sera gavé par deux carburateurs double corps permettant d’en tirer 93 ch. DIN soit une puissance équivalente à la R5 Alpine contemporaine. Ses performances, 173 km/h en vitesse de pointe, 10,5 s pour passer de 0 à 100 km/h et 32,5 s au 1000 mètres départ arrêté la placeront à un très bon niveau au regard de sa cylindrée. Le châssis sera adapté à ces dernières avec des voies élargies qui justifierons des élargisseurs d’aile. La présentation sera complétée par des jantes alu Amil, un spoiler sous le pare-chocs avant, une teinte exclusive gris vulcain métallisé et des bandes latérales rouges. L’intérieur sera entièrement noir relevé par deux bandes rouges. Oui, vous l’aurez compris, la ZS d’après 1979 se sera largement inspirée de la ZS 2 ! Série limitée fabriquée début 1979 à 1000 exemplaires, son tarif était de 38.000 FF, à comparer aux 28.200 FF de la ZS de série et aux 37.700 FF d’une 504 GL. N’étant pas donnée, les clients ne vont pas se précipiter dessus, par-contre, aujourd’hui, elle est devenue une véritable icône et sa cote peut aller au-delà de 15.000 €.



Z 1980-1988
« C’est plus ZamuZant en Z » tel était un des slogans des nombreuses publicités sur cette version emblématique de la gamme. Peugeot surfait à fond sur cette lettre devenue incontournable du modèle, seul le tout premier coupé de 1974 n’a pas été baptisé avec celle-ci. Apparue en 1981, la finition Z est vendue comme une version économique et pour atteindre ses objectifs, le moteur de 1124 cm3 a été dégonflé à 50 ch. DIN (au lieu de 57). La présentation générale et son équipement sont simplifiés afin de proposer un tarif d’attaque destiné à séduire les jeunes. Elle va reprendre les phares carrés vu sur la première berline, mais seulement pendant un an, puisqu’en 1982, elle adoptera la troisième calandre commune à toutes les 104 à partir de ce millésime. Cette finition rencontrera un beau succès et sera maintenue jusqu’à l’arrêt de la 104, ainsi, elle profitera même de la dernière calandre avec les trois bandes en teinte carrosserie comme sur la 205. On notera également la reprise des jantes de la Samba sur les derniers millésime et l’abandon de l’enjoliveur de custode noir donnant un aspect plus pauvre à la vitre arrière latérale.



Les série spéciales Z Plus 1981-1982, Style Z 1983-1988
Le coupé Z c’est aussi des séries spéciales, outre la ZS2 réalisée dans un but bien précis, Peugeot a également animé sa gamme avec ces deux sympathiques Z Plus et Style Z. Basées sur la mécanique de 1124 cm3 de 50 ch. elles ont chacune une personnalité bien distincte, chico-sportif pour la Z Plus et résolument chic pour la Style Z.
La première se distingue par son unique couleur noire rehaussée par des stickers orange, elle est, de plus, équipée d’un petit spoiler, des jantes et du volant de la ZS et à l’intérieur, les sièges sont garnis de tissus au motif écossais. Cette présentation flatteuse rencontrera un beau succès à tel enseigne que cette série spéciale sera reconduite au millésime suivant. Il est facile de les distinguer car celle de 1981 dispose de la calandre à phare carré de la Z alors que celle de 1982 va bénéficier de la troisième variante.
La seconde est introduite en 1983 et, de série spéciale elle deviendra une version à part entière de la gamme, jusqu’à l’arrêt de la 104 ! Elle est en fait le pendant de la dernière berline 104 proposée par peugeot, la GLS, avec exactement la même présentation orientée haut de gamme : peinture métallisée, sièges en tweed, stripping latéraux, spoiler, volant sport, etc… Sur les derniers millésimes, elle sera disponible également en rouge plaisir, en plus des gris fumé, gris boréal et noir, intégrera la calandre à trois barres et des enjoliveurs plastiques.



ZA 1977-1988
La tradition des véhicules utilitaires est assez forte chez le constructeur de Sochaux, ainsi et malgré sa très faible taille, la 104 coupé n’échappe pas à une telle version. Il faut reconnaître qu’avec ses seulement 3,30 m de long, elle se faufile partout en ville et rend bien des services aux commerçants qui l’utilise. L’absence de banquette arrière assure une surface de chargement correcte. Pour le reste, mécanique, présentation et équipements seront calqués sur la version Z.


Rallye
La Rallye n’est pas, à proprement parler, une version à part entière car il s’agit ici de deux kits : mécanique et carrosserie que l’on peut choisir en fonction de ses besoins. Evidemment la destination de ceux-ci est le sport automobile, rallye, courses de côte, etc… La préparation mécanique proposée par Peugeot permet d’atteindre entre 80 et 85 ch., quant au kit polyester, outre le fait qu’il donne un caractère méchant mais bien sympathique, il permet le montage de roues plus larges. Présenté au début de 1977, soit deux avant la version sportive ZS2, on comprend que Peugeot nourrissait rapidement des ambitions sportives pour son petit coupé. C’était vraiment le cas, puisqu’il y eu la coupe 104 ZS permettant d’accéder au sport automobile avec un budget limité. Sachez que celle-ci a été réactivée il y a quelques années, proposant des courses sur glace en période hivernale !



Alors, au final, succès ou non pour ce coupé ? Sa taille réduite lui interdisait un usage familial et de ce fait était plutôt destinée aux jeunes, aux couples sans enfants, ou encore à un usage de seconde voiture. Par ailleurs, la sérieuse 104 avait fort à faire avec sa concurrente Renault 5 qui lui a fait de l’ombre pendant toute sa carrière. Ainsi seulement 400.000 Coupés auront été produits, sur un total de 1,6 millions de 104 toutes versions confondues, à rapprocher des 5,3 millions de Renault 5 ! Malgré cela, la Peugeot 104 bénéficie toujours d’une grande sympathie de la part des amateurs d’anciennes.
Poster des 104 coupé
Vous pouvez retrouver les différentes versions sur le poster ci-dessous :

Etes-vous intéressé par une des illustrations ci-dessus ?
Contactez-moi sur ce lien et je me ferai un plaisir de vous chiffrer un projet identique ou personnalisé à vos désirs.
Votre commentaire