La France est-elle devenue un pays anti-bagnoles ? La multiplication de radars en tout genre, les taxes toujours plus lourdes, la volonté de bannir les véhicules motorisés hors des villes, le SUV bashing, j’en passe et des meilleurs… La question sous-jacente étant : dans ce pays qui pourtant est à l’origine de l’automobile, peut-on encore vivre sa passion en toute quiétude ? Au vu des exemples cités plus haut, on aurait tendance à répondre par la négative. Pourtant, l’automobile reste une industrie très importante pour la France, l’engouement pour la voiture ancienne, les salons dédiés à celles-ci, les émissions de télévision traitant de mécanique, les sites internet, etc… sont autant d’éléments qui nous rassurent quant à la place de l’automobile dans notre beau pays. Nos constructeurs nationaux l’ont bien compris : ainsi ils n’hésitent plus à communiquer sur leur passé et patrimoine comme par exemple le groupe PSA à travers « L’Aventure Peugeot Citroën DS » ou encore Renault qui, cherchant à diversifier son offre et être présent sur plusieurs marchés, a décidé de ressusciter la marque Alpine en 2012. Annonce accueillie avec le plus grand bonheur des fans de la marque mais qui, à deux reprises, ont néanmoins eu des craintes sur la pérennité du projet : le partenaire de départ, l’anglais Caterham avec lequel Alpine avait fondé une entreprise commune, décide de quitter le navire suite à des divergences sur la vision du produit. Quasiment en même temps, un des plus grands initiateurs du projet, le passionné Carlos Tavarès, quittait le groupe Renault pour reprendre la direction de PSA ! Heureusement, le projet Alpine survivra à ces deux événements importants.

Mais quelle forme donner à cette nouvelle voiture ? Allait-on créer un design totalement nouveau ou allait-on puiser dans le passé ? C’est la deuxième solution qui sera choisie et c’est sans doute la plus efficace pour raviver une image encore bien présente chez les fans. A contrario, proposer un design nouveau aurait nécessité un quasi-redémarrage à zéro avec une nouvelle image à construire. Formule qui a fonctionné avec les Mini, Fiat 500 et VW Coccinelle, alors pourquoi pas avec l’A110 ? Car oui, c’est bien d’elle qu’il s’agit ! La première mouture, avec ses nombreuses victoires en sport automobile, restant l’Alpine la plus emblématique. La nouveauté va donc revêtir des habits néo-rétro tout en reprenant également la philosophie de son aïeule : légèreté, agilité et compacité sont les maître-mots. Les ingénieurs de la marque ont tenu à reproduire ce qui faisait le sel du produit d’origine : le plaisir de conduite. Ainsi, point n’est besoin d’une motorisation trop puissante ni trop lourde. Philosophie en opposition avec d’autres prônant la course à la puissance avant tout. Donc pas de six cylindres mais un bon vieux quatre cylindres, comme la première A110. Le tout greffé d’un accessoire moderne très usité pour booster facilement la puissance des moteurs, je pense bien sûr à ce fameux turbo. Repris de la Clio RS, ce 1,8 l développe 252 ch DIN, 320 Nm, pour un poids de 1080 kg seulement. Soit un rapport poids puissance de 4,3 kg/ch proche de celui de la Porsche Cayman qui se situe à 4,45 kg/ch, bien que cette dernière dispose d’une puissance de 300ch supérieure mais également un poids de 1335 kg, ceci expliquant cela. Résultat des courses, les performances sont proches mais obtenues avec des philosophies différentes.

La nouvelle A110 était officiellement commercialisée début 2017 mais dès fin 2016, on pouvait réserver sa « Première Edition » sur internet. Celle-ci, limitée à 1955 exemplaires, en clin d’œil à la date de naissance de la marque, s’est écoulée en quelques heures alors que le Marketing pensait que plusieurs semaines seraient nécessaires. Pas de doute, l’engouement pour cette marque est toujours là ! Pendant les trois premières années, il n’existera qu’une seule variante d’A110 proposée d’ailleurs dans un nombre limité de teintes : blanc, gris, noir comme c’est la mode depuis de longue année maintenant dans l’automobile, un bleu foncé et bien sûr le bleu Alpine ! Mais de couleur flamboyante, point ! Cet aspect a été corrigé début 2020 à travers la série limitée « Color Edition » en jaune tournesol et la possibilité de choisir parmi une palette de 29 teintes moyennant supplément. Ainsi, les jaunes, rouges, verts et autres sont désormais possibles, certaines nuances faisant référence à des événements du passé de la première A110. Juste avant cela, fin 2019, la marque nous a proposé une évolution à travers l’A110 S dont les plus gros changements se situent au niveau du châssis, plus orienté vers le sport. La puissance grimpe certes de 40 ch, le couple est identique à la version de base mais les performances évoluent à peine. D’un point de vue design, également très peu de changement et nous n’avons pas encore droit à une carrosserie body-buildée. Faut-il attendre une nouvelle évolution mécanique plus radicale que cette dernière S ? Imaginont une RS passant la barre des 350 ch et adoptant des ailes gonflées, c’est ce que je vous propose aujourd’hui en cédant à des modes très actuelles : les jantes peintes en noire et une livrée bi-tons.

Je ne sais pas si Alpine osera une telle version un jour mais avouez que ça le ferait non ? A moins que la diversification de la marque, qui permettrait de garantir sa rentabilité passe par un SUV ? L’avenir nous le dira !

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