D’auncuns considèrent que la 205 GTI était la première vraie sportive élaborée par Peugeot, mais c’est un peu vite oublier la 104 qui a eu droit également à sa version survitaminée, prémices de la première citée.
Dimanche matin neuf heures, petit déjeuner terminé, Alain se dirige vers son garage afin de sortir sa dernière acquisition : une sympathique Peugeot 104 ZS. Pourtant, nous ne sommes pas dans les années 80 mais bien aujourd’hui ! Simplement, quarante ans après en avoir rêvé, le Alain s’est offert un souvenir de jeunesse. Certains collectionneurs se tournent vers des voitures plus prestigieuses telles que Porsche, Ferrari, Jaguar ou autres. Mais non, pour Alain une simple et modeste 104 suffit à son bonheur ! Aujourd’hui, comme quasiment chaque mois, il se rend au rassemblement des véhicules de collection et prestige de sa ville qui prend ses quartiers sur le parking de la gare. Mais cette fois-ci, cette visite présente pour lui une dimension plus importante qu’habituellement car il va exposer sa propre voiture ! Alors qu’il se dirige tranquillement vers sa destination, son esprit vagabonde sur les souvenirs liés à la 104 ZS et il se fait la réflexion que cette dernière a finalement connu deux vies : une luxueuse et une sportive.
Apparue au salon 1975, la première ZS était encore bien ancrée dans les années 70 avec ses nombreux chromes et bien que la puissance du moteur passe de 46 ch pour la ZL de base à 66 ch pour la ZS, elle s’apparente plus à une version haut de gamme qu’à une sportive. Sa couleur mandarine utilisée par Peugeot lors de sa présentation était bien en phase avec son époque aussi ! Une petite anecdote : sur le premier prospectus, les jantes tôles du modèle photographié sont celles de la ZL et non-pas de la ZS, sans-doute le fournisseur n’a pas réussi à livrer à temps pour le photo-shooting !

Au millésime 1977, grosse évolution de la 104 berline avec passage au hayon, le coupé en profite pour agrandir ses feux arrières intégrant les feux de reculs et les petits pare-chocs chromés laissent place à des noirs plus épais, le choix des couleurs et les garnissages intérieurs suggèrent toujours encore une version haut de gamme.

Alain appréciait déjà cette version mais il préfèrera la configuration vendue à partir du millésime 80 car, de gentille version luxueuse elle devient une version sportive affirmée et revendiquée : les enjoliveurs chromés disparaissent, un stripping latéral est rajouté, l’intérieur devient noir rehaussé de bandes rouges ou bleues, exit les beige, vert métallisés, place aux teintes typiques des sportives de l’époque (rouge, argent, noir, bleu) et surtout le moteur passe à 72 ch. ! Mais Alain sait qu’elle n’est pas devenue comme cela par hasard, il se rappelle du printemps 1979 : Peugeot voulant homologuer la ZS en groupe 2, une série spéciale ZS 2 limitée à 1000 exemplaires et au moteur affuté à 93 ch. est proposée, sa présentation étant peu ou prou celle de la ZS 80. Sans doute celle-ci ayant plu au clients, Peugeot a décidé de re-orienter la définition de la ZS de série qui sera vendue sous cette forme jusqu’en 1985, avec néanmoins une dernière évolution de la calandre fin 1981 et le choix de deux motorisations 72 ch. ou 80 ch. en 1983 puis uniquement la seconde sur les millésimes suivants.


Celle dans laquelle Alain a posé son séant est un millésime 1981, trouvé chez un particulier qui en avait pris grand soin, Bleu Ibis avec des strippings latéraux argent, disposant des jantes alus Amil optionnelles ainsi qu’un spoiler identique à la ZS 2.

Alors, bien que ce soit une sportive, ses performances ne font plus le poids par rapport aux nombreux mazout turbochargés d’aujourd’hui. Qu’importe, sa légèreté, sa vivacité et sa présentation pimpante en font un véhicule sympathique à conduire.
D’ailleurs ayant posé son bolide auprès d’autres youngtimers vitaminés (R5 Alpine, Golf GTI) sur le parking de la gare, notre Alain est déjà sollicité par des curieux, connaisseurs nostalgiques !


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