Ceux qui ont connu les années 70 se souviennent très bien du capital sympathie dont bénéficiait l’Autobianchi A112, notamment auprès de la clientèle féminine qui voyait en elle une parfaite remplaçante de leur Mini anglaise ! C’est justement cette dernière qui était visée par le constructeur Italien dont les actionnaires étaient la famille Bianchi elle-même, Pirelli et Fiat, détail qui a son importance. La direction était agacée par le succès de la Mini sur ses propres terres transalpines, facilité par le fait qu’elle était montée sur place par Innocenti afin de contourner les droits de douanes encore importants à l’époque. Néanmoins, la réponse était assez simple à bâtir, en reprenant toute la base mécanique des modernes et récentes Fiat 127 et 128, on allait créer une petite puce de 3,23 m avec quatre vraies places sous une jolie plastique ! De quoi faire de l’ombre à sa rivale désignée, d’autant plus qu’avec son hayon et sa banquette arrière rabattable, elle dispose d’atouts supplémentaires. Mais elle n’est pas que mignonne cette auto, elle dispose d’un caractère bien trempé même dans sa définition de base : son moteur de 903 cm3 développe 44 ch. permettant de viser une vitesse de pointe de 135 km/h. Cependant, ce sont surtout ses accélérations qui vont interpeller les essayeurs automobiles : selon le magazine « L’Automobile », avec ses 37,3 s au 1000 m départ arrêtés, elle est plus véloce que les Renault 8S ou Ford Capri 1500, pourtant de gamme supérieure ! Le secret réside dans son poids très contenu de 640 kg combiné à des rapports de boite courts. Mais ce n’est pas tout : grâce à son agilité, sa maniabilité et sa tenue de route, on pourra aisément quitter la ville pour aller croiser sur les petites routes de campagne en prenant beaucoup de plaisir à son volant, une vraie surdouée qui donne le sourire au volant. Présentée au salon de Turin 1969, la France devra néanmoins patienter un an avant de la voir arriver sur son marché. Mais très vite, Autobianchi ne restera pas cantonné au premier moteur, car en 1971 est introduite la version Abarth dont la cylindrée, la puissance et la vitesse max vont grimper respectivement à 982 cm3, 58 ch. et 152 km/h.



Une nouvelle fois, cette version mettra un an pour investir notre marché qui ne comprenait aucune concurrente équivalente. Il faudra attendre la 104 ZS de 1975 avec ses 66 ch. présentée néanmoins sous un aspect moins sportif que l’Abarth qui, avec son capot noir et ses jantes sport, est plus démonstrative. La française prend un avantage de 8 ch. mais pas pour bien longtemps car l’italienne va être réévaluée à 70 ch., 1049 cm3, 33,9 s au 1000 m DA et 160 km/h en vitesse de pointe. Mais le prix à payer pour ce surcroit de puissance est une motricité et un caractère sous-vireur sur le mouillé qui atteignent leurs limites, en partie expliquée par l’étroitesse de la monte pneumatique. L’Autobianchi ne cessera d’évoluer au fil de sa carrière et connaîtra en 1978, avec la quatrième série, une modification assez profonde des faces avant et arrière à l’aide de plastique noir très en vogue à l’époque.



C’est également cette année-là que le très actif importateur Français André Chardonnet lance la coupe du même nom dédiée à l’A112. Permettant d’accéder au sport automobile à moindre coûts, elle remportera un grand succès auprès des amateurs et fera beaucoup pour l’image dynamique et sympathique du modèle.


Décidément, les ingénieurs d’Autobianchi ont la bougeotte, car dès 1979, une nouvelle série est lancée avec de nouvelles modifications esthétiques ainsi que l’introduction d’une 5e vitesse sur l’Abarth corrigeant le principal défaut du modèle, son niveau sonore sur le dernier rapport. Puis viendront les sixième et septième séries en 1982 et 1984, toujours pour susciter l’intérêt sur ce modèle déjà âgé de plus de dix ans maintenant. Justement, en ce début des années 80, l’Abarth va subir la concurrence du phénomène GTI qui proposera des voitures plus sportives tout en étant plus polyvalentes et faciles à vivre. Il suffit de se pencher sur la part de marché de l’Abarth dans la gamme au fil des années pour mesurer l’ampleur du mal : elle passera de 16,8 % en 1980 contre 6,8 % en 1983. L’arrêt de l’A112 sera acté en 1986 après 17 ans de carrière et 1,25 millions d’exemplaires vendus, pas mal pour cette petite puce ! Elle sera remplacée par l’originale Y10 qui deviendra plus tard Lancia.
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