Les années 60 ont connu le boom du développement immobilier avec la construction de grands ensembles dans de nombreux quartiers ou villes nouvelles périphériques. Ceci, combiné avec l’essor de l’économie, poussait la population à une migration progressive de la campagne vers la ville avec à la clé, des besoins de déplacement modifiés. L’industrie automobile ayant bien saisi la mutation, s’est adaptée et a proposé des véhicules compacts, polyvalents prêts à répondre à ces nouveaux besoins : il s’agit bien sûr des citadines. La Fiat 127 en 1971, les Renault 5 et Peugeot 104 en 1972 ont été les premières à investir le secteur en rencontrant le succès. En présentant sa Fiesta en 1976, après l’Audi 50 et la Volkswagen Polo, le grand constructeur américain Ford s’y est mis relativement rapidement, au contraire de son grand concurrent Opel qui attendra 1982 pour lancer sa Corsa. Comme à son habitude, Ford propose d’emblée plusieurs moteurs et finitions que l’on peut combiner à sa guise permettant de coller aux mieux aux souhaits de chacun. Ainsi les motorisations s’échelonnent de 1.0, 1.1 à 1.3 l et à côté des finitions classiques « Base » et milieu de gamme « L », on pourra opter pour la luxueuse Ghia ou un dérivé à la présentation sportive « S ». Cette dernière utilisant les mêmes motorisations que les autres finitions, c’est une sportive uniquement par l’aspect ! Néanmoins, comme le marché des petites sportives se développe de manière importante avec notamment les Autobianchi A112 Abarth, Peugeot 104 ZS, etc… Ford va proposer une Supersport en 1980 mais tout en conservant les moteurs 1,1 de 53 ch et 1,3 l de 66 ch inchangés par rapport aux autres finitions ! Elle va donc une nouvelle fois miser uniquement sur sa présentation (tapageuse !) à renfort de spoiler avant, d’élargisseurs d’ailes en plastique noir mat qui fera des ravages dans les années 80. Ford y ajoute de très jolies jantes sport et, cerise sur le gâteau, dote les flancs de ces incroyables bandes de couleurs très tape à l’œil. Il faut bien reconnaître que la mignonne Fiesta du départ, ainsi affublée, gagne en attractivité et en sympathie.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car les petites sportives deviennent des GTI encore plus affutées et Ford veut en être. Il va ainsi en 1981 décliner sa Fiesta MK1 dans une ultime version sportive prénommée XR2 : esthétiquement parlant, on a affaire à une évolution de la Supersport avec comme principaux changements l’adoption de phares ronds, de plus gros pare-chocs, d’autres jantes et des bandes latérales modifiées utilisant le mode du dégradé également très en vogue à l’époque. Et le moteur, me direz-vous ? En héritant d’un dérivé du 1,6 de l’Escort, la Fiesta va enfin disposer d’une mécanique en adéquation avec la philosophie sportive du modèle et avec 83 ch, filera à 170 km/h ! Résultat ? Une Fiesta au look incroyable qui marquera les esprits sportifs.

Hélas, si l’extérieur est bien présenté, il n’en est pas de même à l’intérieur ! Ford se contentant de modifier les tissus, d’adopter des sièges un peu plus sportifs mais l’instrumentation au tableau de bord est limitée au strict minimum : pas de manomètre de pression ou de température d’huile par exemple. Heureusement, le compte-tour est bien présent ! Mais l’autre point qui divisera les amateurs de sportives, ce sera le comportement routier de cette XR2. La Fiesta n’ayant pas été prévue au départ pour supporter une telle cavalerie, les suspensions ont fort à faire pour absorber le surplus de canassons ! Je vous rassure, Ford ayant quand même procédé à des adaptations, et tant que la route est lisse comme un billard, tout se passe dans le meilleur des mondes et on peut même commencer à attaquer un tant soit peu. Mais sitôt que la route se dégrade, attention, il faut fermement tenir le volant et avoir des notions de pilotage afin de rattraper la XR2 qui a fortement tendance à déclarer son amour des bas-côtés !

La chose est habituelle avec les marques dérivées des grands groupes américains : une présentation avenante, un tarif bien étudié mais une mécanique rustique et un tant soit peu en retard par rapport aux productions Européennes. Les possesseurs d’Opel et de Ford savent de quoi je parle. Au final la XR2 laissera quand même un bon souvenir aux amateurs, elles sera d’ailleurs reconduite avec la série suivante fortement et joliment restylée à partir de cette MK1.

La Fiesta aura une longue carrière et rencontrera un vrai succès en Europe. En France, elle était même un temps la première voiture importée. Elle est d’ailleurs aujourd’hui encore d’actualité car toujours au catalogue Ford. Certes, certaines séries avaient un style moins réussi que d’autres mais la Fiesta reste un pilier de la gamme Ford.
bonjour je possède une ford fiesta mk1xr2 et je recherche extention d aile merci pour votre aide
J’aimeJ’aime
Bonjour Pascal, je ne peux malheureusement pas vous aider sur ce point précis. Avez-vous essayé de vous rapprocher de groupes Facebook ou de clubs Ford ? Sans doute vous pourrez trouver quelque chose par ce biais.
J’aimeJ’aime
Bravo pour votre blog et ces illustrations.
Revoir les voitures de notre jeunesse est tout simplement un bonheur.
Un grand merci d’un amateur de voitures des années 80.
Pourriez vous prévoir le talbot matra RANCHO dans vos prochaines publications.
J’aimeJ’aime
Bonjour Michel, Merci pour votre gentil commentaire. La Talbot Matra Rancho est effectivement une possibilité pour un futur article, je vais y penser, d’autant que j’aime bien ce véhicule également. Le mois prochain, je publierai un article plus long avec toutes les versions françaises de la Renault 5. Salutations.
J’aimeJ’aime
J’ai possédé cette « fameuse XR2 Mk1″en noir, j’avais alors 22 ans. Le comportement de cette voiture était pour le moins difficile. C’est vraiment une voiture à piloter surtout sur route mouillée et comme tu le rappelles dans ton article sur route dégradée. Un train de pneu avant (Pirelli P6 en 13 pouces) me faisait 13000 kms, les disques AV ventilés se voilaient. Le silencieux AR frottait sur route dégradée et que dire de la consommation pouvant atteindre les 16 litres au 100. Je l’ai revendue après 2 ans de plaisir une bouchée de pain. Personne ne voulait acheter cette voiture. Difficile d’en trouver une aujourd’hui car peu vendue en France à l’époque. Merci pour vos articles. et surtout pour les affiches 204 304.
J’aimeAimé par 1 personne
Votre témoignage montre bien que la Fiesta MK1 n’étaient pas prévue au départ pour une telle évolution mais cela reste un véhicule très sympathique et avec un look très marqué. J’en ai doublé une récemment sur une autoroute Allemande, c’était très amusant d’en revoir une « en vrai » ! De rien avec grand plaisir !
J’aimeJ’aime
Mon fils en possède une elle est de couleur noire et je peux vous dire que c’est une sacrée voiture
J’aimeAimé par 1 personne
Je n’en doute pas !
J’aimeJ’aime