Peugeot 307, la compacte qui lorgne vers le monospace

Peugeot 307, the compact car that flirts with the MPV segment 

FR – En 1984, avec l’Espace, Renault initie la mode des monospaces, qui atteindra son apogée au milieu des années 90 avec le Scénic. Entre-temps, les autres constructeurs suivent le mouvement avec un certain retard, mais il est indéniable que ce phénomène influencera d’autres catégories de véhicules, comme les berlines compactes. La 307, avec son pavillon surélevé, s’inscrit complètement dans cette mouvance.

Dans les années 90, Peugeot s’est souvent vu reprocher de reprendre à l’excès le design de la 205 sur ses modèles suivants, notamment la 106 et la 306. Ainsi, pour sa 307, la marque au lion choisit la rupture en s’éloignant du classicisme de la 306. C’était également un moyen de répondre à une demande croissante de sensation d’espace intérieur, sans pour autant proposer un véritable monospace compact — qui, d’ailleurs, n’était pas au programme à l’époque ! 

Lancée en avril 2001 en versions 3 et 5 portes, la 307 sera ensuite déclinée en break, en coupé-cabriolet, ainsi qu’en berline 4 portes — cette dernière étant réservée à certains marchés friands de ce type de carrosserie. On aura le choix entre des moteurs essence et les fameux et très prisés diesel HDi ! Grâce à cette gamme étendue, Peugeot peut répondre aux attentes des clients de ce segment de marché, dominé par l’indéboulonnable VW Golf. La marque cherchera à se hisser à la hauteur de cette dernière en proposant une qualité de finition en hausse et différentes ambiances intérieures, dont certaines lorgnent vers le haut de gamme. Malheureusement, cette période est aussi celle de l’introduction du multiplexage, encore peu fiable, avec des conséquences parfois déroutantes : il arrivait parfois que l’activation des essuie-glaces entraîne l’ouverture de la vitre conducteur — un bug aussi frustrant qu’étonnant. Ce défaut n’était pas propre à la 307 : d’autres marques, dont Mercedes, ont subi les mêmes déboires. 

EN – In 1984, with the launch of the Espace, Renault kicked off the MPV trend—a wave that would peak in the mid-1990s with the Scénic. Other manufacturers followed suit, albeit with some delay, and this phenomenon went on to influence other vehicle categories, including compact hatchbacks. The Peugeot 307, with its elevated roofline, fits squarely into this trend. 

In the 1990s, Peugeot was often criticized for recycling the design of the 205 across newer models—especially the 106 and 306. So, with the 307, the lion-brand opted for a break in continuity, distancing itself from the conservative styling of the 306. This also allowed Peugeot to meet growing demand for spacious interiors—without having to build a true compact MPV, which, at the time, wasn’t part of the plan! 

Launched in April 2001 as a 3- and 5-door hatchback, the 307 would later be offered as an estate (SW), a coupe-cabriolet (CC), and even a 4-door sedan—reserved for markets that favor this type of body style. Buyers could choose from petrol engines or Peugeot’s highly praised HDi diesels. With this wide range, Peugeot was able to address the needs of compact car customers, in a segment still dominated by the untouchable VW Golf. Peugeot aimed to reach the Golf’s level by offering improved build quality and a variety of interior trims—some even bordering on premium. Unfortunately, this era also marked the introduction of multiplexed electronics, which were still unreliable at the time. The result? Some pretty baffling bugs—like triggering the wipers only to have the driver’s window roll down! It wasn’t just a 307 issue; other brands, even Mercedes, faced similar teething problems. 

FR – En 2005, Peugeot remet à jour sa 307 avec un restylage qui apporte un peu plus de caractère à une face avant que je trouvais, en phase 1, un peu molle. Restons un instant sur le style des différentes versions : on notera qu’à l’époque, il était encore possible de choisir entre 3 et 5 portes. Aujourd’hui, la première proposition a quasiment disparu des catalogues, à mon grand regret ! Certes, c’est moins pratique, mais souvent plus élégant — ce que confirme encore une fois la 307. 

Concernant le break, Peugeot opte pour une approche différente de celle de la 306. Alors que cette dernière proposait un arrière au dessin original, la 307 joue la carte d’un style plus classique et consensuel, dans la veine de ce que font généralement les Allemands. 

Quant au coupé-cabriolet, on sait qu’il faut loger le toit rétractable, ce qui impose un volume important à l’arrière et engendre un style souvent lourd. Mais Peugeot a relativement bien géré ce point sur la 307 CC — ce qui ne sera pas le cas de la 308 ! 

Pour finir sur le style, je vous laisse juges de celui de la berline 4 portes, que je trouve personnellement trop déséquilibré. 

EN – In 2005, Peugeot gave the 307 a facelift, adding a bit more character to the front end, which I personally found rather bland in phase one. Let’s take a moment to talk design: back then, you could still choose between 3- and 5-door versions—an option that’s now virtually disappeared from brochures, much to my regret! Sure, 3-door models are less practical, but often better looking—and the 307 is a perfect example of that. 

As for the estate, Peugeot changed course compared to the 306. While the 306 SW had a uniquely styled rear end, the 307 opted for a more classic, mainstream look—very much in line with what German brands typically do. 

And then there’s the CC. Retractable hardtops need somewhere to go, which usually means a bulky rear section and awkward proportions. But Peugeot handled this challenge relatively well with the 307 CC—something that couldn’t be said for the 308 that followed! 

When it comes to the 4-door sedan, I’ll let you be the judge—but to my eye, the proportions are off and the design feels unbalanced. 

FR – Autre fait notable concernant cette gamme : Peugeot fait l’impasse sur une finition résolument sportive. Après les années GTI, une page se tourne ! Mais peut-on vraiment imaginer une version sportive avec une carrosserie aussi haute perchée ? Spontanément, on répond non. Pourtant, il existe bien aujourd’hui des SUV sportifs ! Le haut de gamme sera ici représenté par la finition Féline, dotée d’un moteur essence 2.0 16 soupapes développant 180 ch. 

EN – Another notable aspect of the range: Peugeot skipped a true performance version. The GTI era was clearly over. But was the 307’s tall stance really compatible with a sporty trim? One might instinctively say no—yet today we have plenty of sporty SUVs! The top-of-the-line model here was the « Féline » trim, featuring a 2.0L 16-valve petrol engine with 180 horsepower. 

FR – Le concept global de cette nouvelle Peugeot sera salué par la presse européenne, qui lui décernera le titre de Voiture de l’année 2002, devant la Renault Laguna. La clientèle sera également au rendez-vous, puisque plus de trois millions et demi de 307 seront produites — soit un chiffre supérieur à celui de la 306. 

En France, elle sera remplacée par la 308 en 2007, mais subsistera sur certains marchés d’exportation, comme l’Argentine et la Chine, respectivement jusqu’en 2011 et 2014. 

Concluons sur une note à la fois positive et amusante : en 2022, un conducteur français est parvenu à parcourir un million de kilomètres avec sa 307 SW équipée du moteur diesel HDi d’origine ! 

EN – The overall concept behind the 307 was well received by the European press, earning the title of 2002 European Car of the Year, ahead of the Renault Laguna. Customers followed too, with over 3.5 million units produced, surpassing the total for the 306. 

In France, the 307 was replaced by the 308 in 2007, but it continued on in export markets like Argentina and China until 2011 and 2014, respectively. 

Let’s end on a fun and impressive note: in 2022, a French driver reached one million kilometers with his 307 SW—still running on its original HDi diesel engine! 

3 réponses à « Peugeot 307, la compacte qui lorgne vers le monospace »

  1. Avatar de
    Anonyme

    Dommage d’avoir dessiné uniquement le modèle phase 2 sur l’article, qui est relativement plus laid que la phase 1. De plus, la phase 1 possède de réels atout dans l’hisoire de la marque, comme étant par exemple, le premier modèle qui créa le toit en verre panoramique avec la sw qui sera réithéré avec les autres modèles tel que la 407, c’était le dernier modèle à posséder la « moustache » des modèles peugeot depuis la 205, c’était la voiture la plus haute pour sa catégorie pour l’époque et pour finir, il y a eu un modèle dit « sport » en diesel car elle a inauguré le 2.0L HDI 136 ch, étant le modèle le plus chère des 307 en 5 portes avec une finition et une couleur spécifique, présent uniquement sur se modèle et sur la CC. Du coup, cette phase 2 à part changer les intérieurs et la face avant, en plus de lui apporter plus de complexités moteur (d’ailleurs, il était plus compliqué de changer une ampoule, la batterie etc… que sur la phase 1 ; ce qui l’a rend beaucoup moins désirable selon moi.

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    1. Si j’ai choisi de dessiner la phase 2, c’est parce que je la préfère à la phase 1 dont le dessin du bouclier et de la calandre est, à mon goût, un peu mou et manquant de caractère. On ne retrouve pas la pointe un peu aiguisée des Peugeot précédente. C’est l’éternel débat sur les goûts et couleurs. Cela n’enlève bien sûr rien aux qualités de la 307 qu’elle soit phase 1 ou 2 .

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  2. Avatar de
    Anonyme

    C’est vrai que son pavillon surélevé déséquilibrait quelque peu sa silhouette, mais quelle sensation d’espace à bord!

    Pour ma part, un modèle hdi 90cv de 2004 qui roule encore très bien malgré ses 240 000 km, au prix d’un entretien rigoureux, mais sans soucis majeur.

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