Ceux qui me suivent assidument depuis le début vont sans doute noter qu’aujourd’hui, je propose pour la première fois une voiture non-européenne, en l’occurrence une Japonaise. Le choix va sans doute surprendre car n’étant la plus connue ou populaire en France : la logique aurait voulu que je traite en premier lieu les Datsun/Nissan « Z », Toyota Celica, Nissan Skyline ou autre Honda Civic, modèles qui ont connu un certain intérêt dans notre pays. Mais alors pourquoi cette Prelude ? Eh bien il s’agit tout simplement d’une commande d’un follower Instagram anglais pour lequel j’avais déjà illustré deux 104 coupé : la première déjà en sa possession et la seconde en projet de restauration. Ayant récemment acquis une Prelude 3g, il est revenu vers moi et je dois reconnaître que lorsqu’il m’en a parlé, ma mémoire n’est pas revenue précisément. J’avais bien en tête la toute première génération ainsi qu’une des dernières mais pour la « 3g » (pour troisième génération), j’ai dû surfer sur internet pour me la remémorer. Je connaissais bien sûr ce modèle proposé par Honda entre 1987 et 1991 mais il ne m’a pas marqué plus que ça. Il est vrai qu’à cette époque, j’étais plus porté par les bombinettes qu’étaient les GTI et dans la gamme Honda, la Civic offrait une plastique agréable ainsi que des motorisations très performantes. On se souvient tous du moteur VTEC et bien sûr du coupé CRX qui aura marqué les esprits. Mais revenons à nos moutons : Tom m’a envoyé des photos de son acquisition et je dois reconnaître que je suis tombé sous le charme de cet élégant coupé classique. De plus, le sien est équipé d’un kit carrosserie proposé par le fabricant Allemand « Style Auto » ainsi que de jantes « Antera » à trois bâtons dans le plus pur style bio très en vogue à l’époque. Le tout habillé d’un rouge flamboyant donnant un côté sportif à ce coupé bon chic bon genre ayant la particularité de proposer des phares rétractables. Elle n’aurait pas déparé dans le catalogue de tuning bien connu D&W, avis aux connaisseurs d’outre-Rhin !

La dynastie Prelude a démarrée en 1978 et s’est éteinte en 2001 au bout de cinq générations. Cela fait une vie moyenne de seulement quatre ans par opus. Mais Honda était coutumier du fait à l’époque, les renouvellements étaient rapides alors que certaines carrosseries auraient pu durer plus longtemps. Mais qui dit Honda, dit technique, le constructeur est un peu considéré comme le BMW japonais ; des moteurs, il sait faire et s’est même distingué en Formule 1 ! Sur cette génération de Prelude, qui était en fait une grosse évolution esthétique de la seconde génération, il proposait en France un 1,8 l, 8 soupapes de 106 ch et un 2 l, 16 soupapes de 137 ch. Ceux-ci évolueront en 2l, 12 soupapes de 114 ch et 2l , 16 soupapes de 150 ch en cours de carrière. Mais elle va surtout faire la différence au niveau des trains roulants car c’est la première voiture de série au monde à proposer les quatre roues directrices et qui plus est, un système entièrement mécanique sans l’aide d’aucune béquille électronique ! Combiné à une assiette assez basse, cette Prelude propose une tenue de route et une maniabilité de premier ordre. Certes en France, on n’en n’a pas vu beaucoup, son tarif situé entre 105.000 et 130.000 F à sa sortie la plaçait en face, par exemple, des BMW 316/318, VW Scirocco 16S, des véhicules qui lorgnaient vers la montée en gamme. D’autre part, les coupés étaient moins à la mode et pour finir, les quotas d’importation des voitures japonaises en France n’ont pas aidé à sa diffusion.

Ce coupé était plus en phase avec les goûts américains car mes recherches sur internet m’ont permis de mettre en évidence un intérêt réel pour ce modèle de l’autre côté de l’Atlantique avec à la clé de nombreuses voitures « tunées » avec des jantes « commac » !

L’Angleterre montrera aussi un goût marqué pour le modèle et pour la marque Honda en général, sa collaboration avec Rover et une production locale expliquant cela. Autre caractéristique du modèle, comme d’ailleurs nombre de Japonaise, sera sa fiabilité et sa qualité de construction. L’assemblage et la résistance des matériaux de l’habitacle n’ont rien à envier aux meilleures productions germaniques. Pas plus que la fiabilité mécanique : on dit qu’une Prelude peut vous emmener au-delà des 400.000 km sans soucis. Dans ce tableau très positif, il y a néanmoins un point faible, qui est la rouille. Oui aussi étonnant que cela puisse paraître, cet élégant coupé n’échappe pas au cancer de la tôle ! Les illustrations que je vous propose aujourd’hui, outre la rouge de Tom, vont dans deux directions opposées : d’un côté les classiques gris clair ou foncé comme ils étaient proposés de série et deux autres couleurs plus flamboyantes avec les jantes plus en phase avec la mode tuning. Alors comme moi, allez-vous redécouvrir ce modèle ?


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