BMW M3 E30, naissance d’une légende

A partir du moment où BMW a lancé sa berline 1500 « Die Neue Klasse », la marque va s’évertuer à proposer des produits aboutis en termes de style, moteurs et performances. Le but avoué est d’acquérir une image de marque aussi forte que celle de Mercedes mais pas exactement sur le même terrain de jeu : alors que la marque de Stuttgart est clairement positionnée sur le luxe avec une clientèle un brin classique et conservatrice, la marque de Munich cible une clientèle plus dynamique, plus branchée et surtout plus jeune ! Avec le recul d’environ 50 ans, on connaît le résultat, BMW a réussi au-delà de ses attentes, poussant même Mercedes à changer d’orientation et de se rapprocher de la philosophie du premier ! Avec cette politique de conquête, BMW ne fait vraiment pas les choses à moitié car au-delà des produits de grande série déjà très aboutis, elle va pousser le curseur encore plus loin au travers de modèles réellement exclusifs. Ceux-ci, tels les 2002 Turbo, M1 ou encore les dérivés « M » pour Motorsport, vont fortement imprimer la compétence technique du constructeur dans la tête des clients. C’est justement dans le but de développer cette gamme « M » que sera présentée la première M3, basée sur la E30, au salon de Francfort 1985. Jusqu’à présent seuls deux modèles portaient le patronyme Motorsport : la série 5 (M535i type E12 puis M5 type E28) et la série 6 (M635CSI). Néanmoins, la M3 aura la double tâche de remplir, d’une part, l’objectif ci-dessus et, d’autre part, de faire de la compétition. Sa compacité et sa légèreté seront des atouts pour reprendre le flambeau de l’encombrante 635CSI. Le choix du moteur sera longuement discuté : 4, 6 cylindres, Turbo ?  Ce sera bien la première de ses trois solutions qui sera retenue, au grand dam des puristes du 6 cylindres qui regretterons l’absence d’un tel moteur sur cette version exclusive. Mais ce choix n’est pas fortuit, il est guidé par la recherche d’une agilité et maniabilité de la caisse donc d’un poids moindre, le 4 cylindres chargeant moins le train avant qu’un 6 en ligne. D’une cylindrée de 2302 cm3, il développe 200 ch. (195 ch. avec catalyseur), lui permettant de croiser à 225 km/h (220 km/h), d’abattre le 0 à 100 en 6.7 s (6.9s) et le 1000 m départ arrêté en 27,2 s (27,6s). Des performances de haut niveau pour ce moteur équipé d’une culasse à quatre soupapes par cylindre, qui sera d’ailleurs le premier du genre en série du constructeur. Evidemment, toute la partie châssis sera adaptée à ces performances, le tout sous un look agressif qui fera beaucoup pour sa notoriété, mais qui n’est pas gratuit : les ailes élargies viennent accompagner les voies plus larges ; le spoiler, le becquet arrière et le coffre rehaussé permettent une meilleure aérodynamique avec un beau gain de Cx : 0,33 contre 0,38 pour la série 3 de ville.

La M3 ne va pas s’en tenir à sa configuration d’origine puisque des évolutions de puissance vont émailler sa carrière : 220 ch. en 1988 (Evolution 2) et 238 ch. en 1989 (Evolution Sport), la cylindrée passant à 2467 cm3 dans ce dernier cas. Afin de pouvoir être homologuée en compétition, la M3 devait être produite au minimum à 5000 exemplaires, chiffre largement dépassé puisqu’il s’en écoulera environ 18000 exemplaires. Cela peut passer pour un succès qu’il faut relativiser par rapport aux ambitions de BMW dont l’objectif était d’en produire 8000 par an alors qu’en réalité la moyenne se situe autour de 4500. Plusieurs explications à cet état de fait : son moteur 4 cylindres était en décalage par rapport au 6 cylindres de la 325i située pourtant plus bas dans la gamme, son comportement général était très typé course limitant donc un usage grand tourisme et enfin, elle devait faire face à une concurrence bien affûtée avec, entre autres, les Mercedes 190 2,3l16 et Sierra RS Cosworth. 

Quid de la compétition ? La M3 participera à de nombreuses courses de toutes sortes : rallyes, courses de côte, et surtout les différents championnats de tourisme nationaux ou mondiaux sur circuit. Dans ces derniers, elle va remporter un palmarès exceptionnel faisant d’elle la voiture de tourisme la plus titrée. Prenons le cas du fameux championnat allemand DTM dont elle remportera le titre constructeur quatre années de suite de 1987 à 1990. Parmi les participantes, l’emblématique « Jaegermeister » illustrée ci-dessous qui a marqué les esprits par sa livrée très remarquée. Citons également plusieurs victoires prestigieuses au 24 heures du Nürburgring et de Spa. Ainsi, l’objectif initial de BMW est largement rempli. 

BMW M3 DTM Jaegermeister

La production sera arrêtée en décembre 1990 (juin 1991 pour le Cabriolet) laissant place à une nouvelle génération (E36) qui va renouer avec un moteur 6 cylindres et offrira un usage plus grand tourisme et plus polyvalent. Ainsi, on peut dire que la première M3 va initier le phénomène et que la seconde va l’assoir et lui donner ses lettres de noblesse toujours d’actualité de nos jours. 

Nuancier M3

En réalisant le nuancier illustré ci-dessous, j’ai été surpris de découvrir que, pour un modèle voué à une diffusion somme toute assez limitée, le choix de teinte est d’une part, assez large et d’autre part, qu’il y ait quatre rouges plus ou moins différents !

Etes-vous intéressé par une des illustrations ci-dessus ?

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