Audi S3, the « chic and classy » sports car

FR – Historiquement, le segment des compactes, avec des modèles comme les 306, Escort, Golf et autres, était dominé par les constructeurs généralistes. Mais, au cours des années 90, les concurrents du premium ont également voulu leur part de ce segment clé du marché automobile. En 1994, BMW a été le premier à s’y mettre avec sa série 3 compacte, réalisée à partir d’une berline E36, dont la combinaison du long capot avec un arrière tronqué donne une ligne déséquilibrée qui ne sera pas au goût de tout le monde (c’est mon cas). En 1997, c’est au tour de Mercedes de poser ses pions avec son inédite Classe A, mais qui fera polémique sur sa capacité à réussir le test de l’élan. Malgré ces points défavorables, ces deux voitures feront leur mue au fil des générations : la première deviendra la série 1 (quand la seconde troquera ses habits de monospace pour ceux, plus classiques, d’une berline cinq portes). Dans les deux cas, le succès sera au rendez-vous, tout comme l’A3 d’Audi lancée en 1996 qui fait l’objet de cet article.

Contrairement à Mercedes qui a dû investir dans un véhicule 100 % nouveau, Audi pouvait se permettre de piocher dans la banque d’organes techniques du groupe et ainsi réduire ses frais de développement. Ainsi, la base technique sera partagée avec les Audi TT, Skoda Octavia et VW Golf 4. Il suffisait d’y ajouter une nouvelle carrosserie dans le style Audi de l’époque. Des lignes à la lecture simple et surtout des volumes arrondis et pleins, suggérant la qualité, tout comme la première A4 de 1994. Ce style fera beaucoup pour le succès du modèle, tout comme sa présentation et finition intérieure aux standards plus poussés que la concurrence, justifiant des tarifs plus élevés.

La gamme se décline au départ en deux moteurs essence 1,8 L de 125 et 150 ch et deux diesel 1,9 TDI de 90 et 110 ch. Ces derniers, emblématiques des gammes VAG de l’époque, contribueront amplement au développement du Diesel ! Uniquement proposée en trois portes au départ, il faudra patienter trois ans avant de voir arriver une version plus familiale de cinq portes.

EN – Historically, the compact segment, with models such as the 306, Escort, Golf and others, was dominated by mainstream manufacturers. But during the 1990s, premium competitors also wanted their share of this key segment of the automotive market. In 1994, BMW was the first to enter the fray with its compact 3 Series, based on the E36 saloon, whose combination of a long bonnet and truncated rear end gave it an unbalanced look that was not to everyone’s taste (myself included). In 1997, it was Mercedes’ turn to make its move with its unprecedented A-Class, but it caused controversy over its ability to pass the moose test. Despite these drawbacks, both cars underwent a transformation over the generations: the former became the 1 Series (while the latter swapped its MPV body for the more classic five-door saloon). Both were successful, as was the Audi A3 launched in 1996, which is the subject of this article.

Unlike Mercedes, which had to invest in a completely new vehicle, Audi was able to draw on the group’s technical resources and thus reduce its development costs. The technical base was shared with the Audi TT, Skoda Octavia and VW Golf 4. All that was needed was to add a new body in the Audi style of the time. The lines are simple and, above all, the rounded, full volumes suggest quality, just like the first A4 from 1994. This style will contribute greatly to the model’s success, as will its presentation and interior finish, which are of a higher standard than the competition, justifying higher prices.

The range initially included two 1.8-litre petrol engines with 125 and 150 hp and two 1.9 TDI diesel engines with 90 and 110 hp. The latter, emblematic of the VAG ranges of the time, contributed greatly to the development of diesel! Initially available only as a three-door model, it took three years before a more family-friendly five-door version arrived.

FR – La marque aux anneaux a basé son renouveau dans les années 80 avec la mise en avant du progrès technique, de la transmission intégrale et du sport. Il était donc logique que sa compacte hérite de ce patrimoine. Lancée en 1999, la sportive S3 Quattro dispose d’un moteur à double turbo poussé à 210 ch, lui permettant de frôler les 240 km/h. Sa présentation sera toutefois d’une grande discrétion : seules ses ailes gonflées, ses pare-chocs un peu plus imposants et ses jantes de 17 pouces permettront de la différencier de ses sœurs standards. Une sportive « bon chic, bon genre », loin de l’exubérance des GTI de la décennie précédente. Elle en fera rêver plus d’un, mais elle ne sera pas à la portée de toutes les bourses : comptez 230 000 F hors options contre, à titre de comparaison, environ 150 000 F pour les 306 S16 et Golf GTI, certes moins puissantes et moins exclusives. En 2002, Audi remet une couche avec le moteur de 225 ch partagé avec le coupé TT.

EN – The brand with the four rings based its revival in the 1980s on technical progress, all-wheel drive and sportiness. It was therefore logical that its compact car should inherit this heritage. Launched in 1999, the sporty S3 Quattro had a twin-turbo engine producing 210 hp, enabling it to reach speeds of almost 240 km/h. However, its appearance was very discreet: only its flared wings, slightly more imposing bumpers and 17-inch wheels set it apart from its standard siblings. It was a ‘chic and classy’ sports car, a far cry from the exuberance of the GTIs of the previous decade. It was the stuff of dreams for many, but it was not within everyone’s budget: it cost 230,000 francs without options, compared to around 150,000 francs for the 306 S16 and Golf GTI, which were admittedly less powerful and less exclusive. In 2002, Audi went one better with the 225 hp engine shared with the TT coupé.

FR – L’A3 de première génération sera remplacée en juin 2004 par une nouvelle mouture aux lignes plus tendues, en rupture avec les rondeurs évoquées plus haut. Plusieurs générations vont suivre faisant de l’A3 un modèle incontournable de la gamme Audi.

Le premium a donc bien fait d’investir dans les compactes, non ?

EN – The first-generation A3 was replaced in June 2004 by a new version with more taut lines, breaking with the curves mentioned above. Several generations followed, making the A3 an essential model in the Audi range.

So the premium brand did well to invest in compact cars, didn’t it?