Vaillante Le Mans GT, de la bande dessinée au dessin numérique

Vaillante Le Mans GT – From comic strip to digital illustration 

FR – Ce mois-ci, je vous propose une voiture qui n’a jamais réellement existé, sauf dans une bande dessinée que tout passionné d’automobile se doit de connaître : « Michel Vaillant ». Évidemment, j’en fais partie. 
Enfant, c’était un plaisir sans cesse renouvelé de découvrir, au fil des emprunts à la bibliothèque municipale, les aventures de ce pilote de course, aux côtés d’« Astérix », « Tintin » et autres héros. Jean Graton a su créer un univers parfaitement crédible autour de la famille Vaillant, à la tête d’une grande marque automobile. L’auteur l’a inscrite dans un cadre fort : une gamme allant des voitures aux camions, en passant par les tracteurs, avec une présence en sport automobile sous toutes ses formes. Trop idéal ? Peut-être, mais cette fiction fait rêver, et le lecteur adhère volontiers à l’histoire de ce grand constructeur français au succès mondial. On y retrouve l’influence du monde automobile de l’époque : une Vaillante Horizon (1956) qui rappelle une Ferrari 250 GT, l’Ipharra (1963) évoquant la Jaguar Type E, ou encore le style américain des Gil (1966) et Chenonceaux (1970). Pour approfondir le sujet, je vous recommande le livre Vaillante, une marque automobile française de Stéphane Barbé (Éditions de la Martinière), qui en dresse un panorama complet. Et si vous vous demandiez pourquoi certaines voitures arborent ces pare-brise bulle irréalisables industriellement, sachez qu’il ne s’agissait pas d’un effet de style, mais simplement d’un moyen de mieux montrer les passagers ! 

C’est à la lecture de cet ouvrage que m’est venue l’idée de reproduire une Vaillante dans un style moins BD et plus réaliste — même si mes illustrations ne sont pas hyperréalistes ; ne me prêtez pas cette prétention, je ne suis pas un pro ! Parmi les nombreuses créations de Jean Graton et de ses collaborateurs (certains tenant presque le rôle de designers), la Le Mans GT de 1963 a retenu mon attention. Grand amateur des avants négatifs, qui suggèrent une certaine agressivité à la manière des BMW « gueule de requin », il était logique qu’elle me tape dans l’œil. 

EN – This month, I’m bringing you a car that never truly existed—except in the pages of a comic book that every true car enthusiast should know: Michel Vaillant. Needless to say, I’m a proud member of that club. 
As a kid, I never tired of discovering the adventures of this racing driver through my local library loans, right alongside Asterix, Tintin, and other classics. Jean Graton created a perfectly believable universe around the Vaillant family, at the head of a major car manufacturer. He placed it in a strong, coherent setting: a product range spanning cars, trucks, and even tractors, with an active presence in all forms of motorsport. 
Too perfect to be true? Perhaps. But as fiction, it captures the imagination, and readers happily buy into the story of this great French manufacturer with worldwide success. The designs inevitably drew from the real automotive world of the time: the Vaillante Horizon (1956) echoed the Ferrari 250 GT; the Ipharra (1963) carried shades of the Jaguar E-Type; and the Gil (1966) and Chenonceaux (1970) reflected a distinctly American style. If you’d like to dive deeper into the subject, I recommend Vaillante, une marque automobile française by Stéphane Barbé (Éditions de la Martinière), which explores it in detail. And if you’ve ever wondered about those impossibly curved bubble windshields, they weren’t just a stylistic flourish—they were simply a way to show the passengers more clearly! 

It was while reading that book that I decided to recreate a Vaillante, curious to see how it would look with a less “comic book” and more realistic style—though I wouldn’t call my work hyper-realistic; don’t give me that much credit, I’m no pro! Among the many cars drawn by Jean Graton and his collaborators (some of whom were essentially acting as designers), the 1963 Le Mans GT caught my eye. I’ve always had a soft spot for recessed front ends, which suggest a certain aggressiveness—think BMW’s “shark nose”—so naturally, this one stood out. 

FR – Vous pouvez la découvrir dans son dessin original ci-dessous :

EN – You can see the original illustration below:

Vaillante Le Mans GT de Jean Graton
Vaillante Le Mans GT by Jean Graton

FR – Je suis resté fidèle au modèle d’origine, sauf sur quelques points : 

  • Découpe arrière de la porte : un peu abrupte, elle donnait l’impression d’un panneau de tôle plat et ne s’accordait pas parfaitement avec le galbe au-dessus du passage de roue arrière. Je l’ai donc adoucie pour plus d’harmonie. 
  • Ajout de rétroviseurs extérieurs : leur absence me gênait, même si à l’époque seul le rétroviseur intérieur était obligatoire. 
  • Suppression du logo Vaillante sur les ailes avant : ceux des roues et de la calandre suffisaient largement. 

Pour le reste, on retrouve des éléments caractéristiques : finition chromée, très en vogue à l’époque, sur la spectaculaire calandre ; absence de cadre de porte, réaliste puisque la DS de 1955 l’avait déjà adoptée ; et bien sûr, roues à rayons, incontournables sur une sportive digne de ce nom (et un vrai défi à dessiner !). 

Voici donc la Vaillante Le Mans GT réalisée dans mon style en trois teintes différentes : vert, inspiré du dessin d’origine ; bleu, couleur emblématique des Vaillante et rouge, presque indissociable des voitures de sport.

EN – I stayed faithful to the original design, with a few exceptions: 

  • Rear door cutline – In the comic, it was a bit abrupt, making it look like a flat panel that didn’t flow well with the curve above the rear wheel arch. I smoothed it out for better harmony. 
  • Added exterior mirrors – Their absence bothered me. At the time, only an interior mirror was required by law. 
  • Removed the Vaillante logo from the front fenders – The wheel hub logos and grille emblem were more than enough. 

The rest retains its period character: chrome finishes, very popular at the time, especially on that striking grille; no door frames, entirely plausible given that the Citroën DS had already adopted that design in 1955; and of course, wire-spoke wheels, an absolute must for a true sports car (and quite the challenge to draw!). 

I produced the Le Mans GT in three colors: green, inspired by the original drawing; blue, the signature Vaillante hue; and red, almost inseparable from the image of sports cars. 

FR – Mais j’ai voulu aller plus loin : imaginer que la Le Mans GT ait connu un succès jusqu’aux années 1970, en adoptant les codes des sportives de l’époque, influencées par les muscle cars américaines. Exit les chromes, remplacés par du noir mat ; rétroviseur obus ; jantes au motif aluminium sur fond noir ; fameuses bandes racing et capot noir (sur la version orange uniquement). À l’intérieur, les sièges gagnent des appuie-têtes intégrés.

EN- But I didn’t stop there. I imagined what the Le Mans GT might have looked like had it remained in production into the 1970s, adopting the styling cues of the era’s sports cars, heavily influenced by American muscle cars. The chrome was replaced with matte black; the mirrors became bullet-shaped; the wheels gained an aluminum pattern set against a black background; the iconic racing stripes appeared, along with a black hood—on the orange version only. Inside, the seats evolved to include integrated headrests.

FR – Le design d’origine s’accommode parfaitement de cette modernisation.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

EN – Surprisingly, the original design lends itself perfectly to this modernization. 

So, what do you think? 

4 réponses à « Vaillante Le Mans GT, de la bande dessinée au dessin numérique »

  1. Avatar de
    Anonyme

    Bravo très belle interprétation !!!

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    1. Merci beaucoup !

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  2. Avatar de
    Anonyme

    Très très beau travail

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