Citroën BX, ringarde, moi ? Sûrement pas !

C’est étonnant comme l’image de certaines voitures peut, au fil du temps, se ternir, et on se demande bien comment en est on arrivé là dans le cas de la Citroën BX ? Design moche, voiture ringarde, voilà les qualificatifs les plus couramment entendus sur la voiture. Le site satirique « Le Gorafi » a lui-même alimenté le débat à travers un article de 2012, pour les trente ans de la BX, prétendant que Citroën reconnaissait son erreur et présenterait ses excuses aux acheteurs floués. Début mars de cette année, pour la désormais presque quarantenaire, ils ont remis le couvert. Bien que l’article soit évidemment à prendre au second degré, l’actuel PDG de la marque, Vincent Cobée, s’est senti obligé de poster une vidéo sur tweeter pour démentir les excuses !

Depuis sa présentation en octobre 1982, le temps faisant son œuvre, a effacé les souvenirs, car ce véhicule a bénéficié d’un excellent accueil par les clients potentiels. Voiture moche ? Je rappelle que ses lignes tendues et nettes, sont l’œuvre de Marcello Gandini, papa entre autres des Lancia Stratos, Lamborghini Countach et Miura. Excusez du peu, voilà de belles références ! Personnellement à sa sortie, j’appréciais son design, mélange de lignes et de coins, ainsi que sa descente de hayon qui lui donnait une touche presque sportive. Pour mémoire, au même moment, Ford faisait sa révolution du design avec sa Sierra, réalisée sous l’égide de Patrick Le Quément, qui tranchait radicalement avec la très classique, mais élégante, Taunus TC2. Entre les deux, mon choix était vite fait, n’étant pas très amateur du « Bio design » qu’annonçait la Sierra, c’est bien la BX que je préférais. Notons au passage que les Citroënistes conservateurs estimaient qu’elle ne faisait pas assez Citroën, par comparaison avec les lignes plus fluides des DS, GS ou encore CX. Certes, mais n’était-ce pas le propre de la marque aux chevrons d’éviter de se reposer sur ses lauriers ? De proposer des ruptures tant techniques que stylistiques à chaque nouveauté ? Car la BX, bien qu’étudiée sous l’ère PSA, est une vraie Citroën, reprenant quelques gimmicks de la marque comme l’essuie-glace unique, le volant monobranche, les satellites au tableau de bord et la sacro-sainte suspension hydropneumatique. La touche Peugeot, on va la trouver au niveau des motorisations, car elles seront toutes d’origine Sochalienne, donc exit le refroidissement par air si cher à Citroën. Deux niveaux seront proposés au départ : Les « 14 », avec le moteur de 1360 cm3 de 62 ch. en finition de base et 72 ch. DIN en finitions E et RE (moteur vu entre-autres sur les 104, Samba et R14). Les « 16 », avec le fameux et fiable « XU » qui fera le bonheur de très nombreux propriétaires des voitures du groupe PSA, proposé en 1580 cm3 et 90 ch. DIN, en finition RS et TRS. C’est d’ailleurs cette dernière version, la plus haute en gamme et avec plus de 45 % des ventes, qui sera choisie en priorité par la clientèle.

De plus, et pour faire taire les derniers sceptiques sur le réel succès de la BX, il faut noter que les prévisions de ventes ont été largement dépassées, faisant de la BX et de la 205, le couple qui a sauvé le groupe PSA de la faillite au début des années 80 ! Fort de ce succès, Citroën va faire évoluer sa berline dans différentes directions.

Les Diesels

Dès 1983, elle sera proposée avec le moteur XUD de 1905 cm3 et 65 ch., finitions 19 D et TRD, qui sera considérée comme une des meilleurs diesels du marché. Son moteur coupleux, combiné à un poids limité à 990 kg, lui permettra des performances honorables pour un diesel, tout en ayant une consommation limitée, le tout dans un confort royal. Bref une voiture idéale pour les gros rouleurs. Elle va prendre une autre dimension en 1988 en installant un turbo sous son capot, la cylindrée redescend à 1789 cm3 mais la puissance grimpe à 90 ch. Comme nombre de Turbodiesel, elle rencontrera un grand succès.

Les sportives

En parallèle des versions économiques, Citroën va investir le segment des voitures performantes très disputé en ces années 80. La toute première sera la GT de 1984, qui partagera son moteur de 1905 cm3 et 105 ch., alimenté par un carburateur double corps, avec la 305 GTX. Ce n’est pas encore une vraie sportive mais avec 32s au 1000 mètres départ arrêté et 185 km/h en vitesse de pointe, cela en fera une bonne routière performante. La première vraie sportive arrivera en 1985 avec la « Sport » qui marquera les esprits par l’audace de Citroën de proposer une telle version. En effet, on n’hésitera pas à greffer des éléments de carrosserie en composite, tels des élargisseurs d’ailes, spoiler et gros becquet surfant ainsi sur une vague tuning. Partant de la base du 1905 cm3, le préparateur nivernais Danielson, va faire un certain nombre d’optimisations sur le moteur, greffera deux carburateurs double corps permettant à la BX Sport de frôler les 200 km/h, de réaliser les 1000 m DA en 30,5 s et le 0 à 100 km/h en 9,2 s (source site www.zeperfs.com). Ce modèle sera accueilli avec un grand enthousiasme par la presse spécialisée.

Néanmoins, cette sportive à l’ancienne (carburateurs) laissera sa place en 1986 à la plus moderne GTI dotée de l’injection. Ceci coïncidant avec le restylage qui donnera un aspect plus cossu à la BX, grâce à des pare-chocs plus proéminents mais adoucis au niveau des formes, ainsi que l’agrandissement des clignotants élargissant visuellement la voiture. La présentation de la GTI sera plus sobre puisqu’elle sera privée des élargisseurs de roues et son spoiler sera plus sobre. La puissance de 125 ch. est quasi identique aux 126 ch. de la Sport, d’où des performances très proches, mais, où est l’intérêt alors ? La nouvelle venue proposera une philosophie plus policée, moins radicale et sera surtout moins gourmande en carburant ! En 1987, la marque aux chevrons ira encore plus loin avec la GTI 16 Soupapes qui sera la première voiture française offrant un tel moteur, coiffant au poteau sa cousine 405 MI16 avec laquelle elle partagera son moteur de 160 ch. Les performances seront, pour le 1000 m DA de 29,2 s, le 0 à 100 de 8,3 s et la vitesse de pointe de 215 km/h. Pour le coup et pour la différencier d’une GTI normale, elle va reprendre des élargisseurs d’aile à l’arrière, des bas de caisses latéraux et un petit spoiler sous le pare-chocs avant. Esthétique qui va d’ailleurs évoluer en 1989 en même temps que son nom de baptême qui perdra le GTI au profit du seul 16 soupapes. Le pare-chocs avant, intégrant le spoiler, sera plus en harmonie avec le reste de la caisse, la forme du becquet va changer et les jantes alu seront bicolores. Prévue au départ en série limitée, elle intégrera la gamme suite au succès rencontré.

Pour terminer sur les versions sportives, rappelons que l’on pouvait opter pour une transmission intégrale sur la GTI et la fabrication de 200 exemplaires de BX4TC, dans le but de participer au championnat du monde de rallyes en groupe B. Aventure ayant tournée cours suite au changement de réglementation.

Les séries spéciales

Mais les BX, ce sont aussi des séries spéciales, Citroën ayant l’habitude de recourir avec force à ce type d’opération, le succès étant au rendez-vous, pourquoi s’en priver ? Cela permet d’animer la gamme et de raviver l’intérêt des clients. S’il ne faut en citer que deux, on peut nommer les « Leader » et « Image » qui se sont très bien vendues.

Conclusion

La production de la BX Berline s’arrête en décembre 1993, le break étant maintenu encore une année au catalogue. Au total, plus de 2,3 millions de BX auront été produites, faisant d’elle une des Citroën ayant rencontré le plus de succès. A-t-elle un avenir en collection malgré les quolibets dont elle est victime ?  Il suffit de noter que lors d’une vente Arcurial en novembre 2021, une 16 S blanche de 1992 avec seulement 36.135 km s’est adjugé 47.120 € ! Une somme faramineuse qui s’explique par l’état exceptionnel de l’exemplaire proposé, car la côte de la grande majorité des BX sur le marché actuellement est bien inférieure à ce chiffre ! Néanmoins, l’intérêt pour cette berline revient lentement mais sûrement.

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13 commentaires sur “Citroën BX, ringarde, moi ? Sûrement pas !

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  1. Le XU certes très fiables…… mais il ne faut pas oublier le passage à l’essence sans plomb avec pour conséquence une consommation excessive d’huile liée à la détérioration des joints de queue de soupapes.

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  2. Les mécanos des garages citroën en raffolaient il y a encore quelques années. Moteur xud increvable, légèreté, pas de corrosion grâce au traitement du châssis par cataphorèse et à la carrosserie en plastique, suspension hydropneumatique sur toute la gamme, dont malheureusement la raréfaction rend difficile aujourd’hui l’approvisionnement en pièces. Oui, cette bx fut encore une très bonne idée (je n’ai pas dit id)

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    1. C’était une vraie Citroën malgré le fait qu’elle fut étudiée alors que Peugeot avait déjà racheté la marque. Est-ce que les XU/XUD sont les meilleurs moteurs PSA de tous les temps ? Au vu du nombre de kilomètres de certains exemplaires, on peut légitimement se poser la question.

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  3. Je viens de prendre possession d’une bx essence avec 61000 km pour des petits déplacement à la surprise général un véritable régal que se soit au niveau confort direction consommation bon rapport qualité prix je la garde pour quelques années

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      1. Bonsoir je suis à la recherche dun sattelite gauche pour une bx sport en très bon état connaissez vous quelqu’un qui peut avoir ça 😀😀

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  4. La BX était une voiture vraiment agréable à conduire, quel confort! Ma première fut une des premières 16 TRS; seul bémol… la direction assistée n’était pas disponible. Merci les bras pour les manoeuvres de parking et en sortie d’un virage court, comme virer dans une autre rue, relâcher la prise sur le volant trop vite vous remettait directement en ligne droite vers les voiturer stationnées en bordure… quelques émotions! J’ai ensuite eu une 19 TRD Turbo, dynamique à souhait avec des consommations très basses. Une machine à faire des kilomètres. Enfin une GTI, nerveuse, joueuse et surprenante. Des propriétaires d’allemandes ont parfois regretté de vouloir suivre sur route sinueuse! Que de bons souvenirs!

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    1. Je n’ai jamais roulé en BX sinon en passager, j’imagine bien que cette voiture était pétrie de qualité. En tout cas, on peut dire que vous connaissez bien le modèle au vu des différentes versions possédées. ! 🙂

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