Kadett GT/E ou pourquoi le rachat d’Opel par PSA ?

La Kadett GT/E fait partie d’une époque ou Opel avait une bonne image de marque, prenons cet exemple pour illustrer l’entrée de la marque dans le giron de PSA.

Lors du rachat d’Opel (et par voie de conséquence la marque Vauxhall Anglaise) par le groupe PSA (Citroën, DS et Peugeot), certains se sont posés la question du but et de l’intérêt de celui-ci ? En effet, cette marque jouit d’une diffusion essentiellement Européenne, zone où PSA est déjà bien présent. On ne peut donc pas conclure que le but est de faire de la conquête de nouveaux marchés sur lesquels le groupe PSA serait faible. Autre point qui ne milite pas en faveur de ce rachat : l’image de marque d’Opel qui, à part sur son marché domestique Allemand, a bien perdu de son lustre au tournant des années 90. La marque a lancé quelques produits au design peu inspiré et à la fiabilité en retrait, l’Astra B en est un exemple. De nombreux clients étant passés à la concurrence, la marque a eu du mal à remonter la pente et les pertes financières se sont accumulées au fil des années. Néanmoins depuis dix ans environ, on recommence à voir des Opel au design plus attractif, mais sans renouer avec la popularité des années 70 et 80. A cette époque, elles reposaient certes sur des architectures mécaniques rustiques et peu innovantes mais qui avaient fait leur preuve en terme de fiabilité et robustesse. Mais ce qui faisait le charme de cette marque était le design attractif, une présentation avenante, de bons équipements un large choix de carrosseries, de moteurs et finitions. On pouvait de plus, panacher finitions et moteurs à sa guise, pratique usitée également chez Ford Europe et importée des Etats-Unis. On pouvait donc avoir un petit moteur avec une finition supérieure ou inversement alors qu’en France, un petit moteur était forcément associé à un équipement pauvre et si vous vouliez un moteur haut de gamme, vous deviez prendre la finition haut de gamme. La Kadett C illustrée dans cet article fait partie de cette politique produit, elle existait en berline (2 et 4 portes), break, coach et coupé dont la version sportive GT/E a bien marqué le monde de l’automobile sportive. Elle fait partie de la « vieille » école des propulsions et comme avec notre Renault 8 Gordini en France, elle a été une véritable école de pilotage pour l’Allemagne, de nombreux pilotes ayant fait leurs armes dessus. Voir une Kadett C évoluer en rallye et un vrai régal pour l’amateur car comme nombre de propulsions, les virages sur surface grasse sont souvent passés à l’équerre ! Elle a existé en deux versions : celle lancée en 1975 avec un moteur 1,9 développant 105 ch, sa carrosserie était peinte en deux tons noir et jaune.

Puis en 1977 apparait la série 2 restylée, le moteur passe à 2 litres et la puissance grimpe ainsi à 115 ch. Elle reste peinte en deux tons mais le noir laisse place à un blanc. Le but de cette évolution était de coller aux basques de la Golf GTI qui commençait à énerver les pontes d’Opel !

La Kadett C a finalement laissé la place à la D en 1979 qui, suivant la tendance de l’époque, est passée en traction avant afin de mieux contrer la Golf. D’ailleurs, ces deux modèles ont longtemps été au coude à coude en terme de ventes en Allemagne. Alors pour revenir à la question posée en début d’article, l’avantage que PSA peut tirer de ce rachat, est de diversifier l’offre sur plusieurs marques et ainsi minimiser les risques lorsque l’une d’elles est en difficulté. D’autre part et à travers Opel, cela permet au groupe d’être un acteur plus présent sur le premier marché Européen automobile, à savoir l’Allemagne ! En terme de produits, on ne sait pas encore quel rôle va jouer Opel dans le portefeuille PSA, il faut d »abord assainir les comptes ! Aujourd’hui, Citroën est dédié au confort, Peugeot à l’émotion et DS au premium, et Opel ? Wait and see…